Mouvement des caisses Desjardins

06/14/2024 | Press release | Distributed by Public on 06/14/2024 11:27

Cinq questions sur les implications des annonces des banques centrales en juin 14 juin 2024

1. La Banque du Canada () va-t-elle de nouveau baisser les taux en juillet?

Elle aurait pu commencer en avril, mais a attendu des confirmations supplémentaires sur le ralentissement de l'inflation, qu'elle a obtenues depuis. Cette attente n'était probablement pas strictement due à un manque d'assurance, mais aussi à une volonté de tenir compte des anticipations des marchés financiers, des prévisionnistes, des entreprises et des ménages, une fois que le train des baisses de taux quitte la gare. Les conditions actuelles justifient une nouvelle baisse du taux directeur en juillet. Nous demeurons d'avis qu'un total de quatre baisses auront été décrétées en 2024.

2. Que signifie la baisse de taux pour les hypothèques?

À ce stade, la baisse des taux reste surtout symbolique. Les gagnants sont les emprunteurs à taux variable, perdants des deux dernières années. Cependant, choisir aujourd'hui un taux variable au renouvellement de son hypothèque n'est pas forcément opportunLien externe au site. . Les économies potentielles ne compensent pas le risque comparativement à un taux fixe sur un terme un peu plus long. Une fois les taux stabilisés à des niveaux plus bas (selon nous, dans environ deux ans), le taux variable pourrait redevenir avantageux. Mais pour ceux qui s'inquiéteront des risques de hausses de paiement, un taux fixe sur une longue durée sera aussi intéressant. C'est d'ailleurs pourquoi nous préconisonsLien externe au site. des mesures pour encourager l'offre d'hypothèques à taux fixe de 10 ans.

3. La baisse des taux d'intérêt rime-t-elle avec nouvelle surchauffe immobilière?

Si c'était le cas, il faut se demander pourquoi elle n'a pas lieu actuellement. En 2024, malgré des anticipations de baisse de taux qui se sont consolidées, les marchés du logement dans les villes dispendieuses comme Vancouver et Toronto n'ont pas connu de regain notable, bien au contraire. Au Québec, les ventes se sont redresséesLien externe au site. , mais restent inférieures au sommet de la pandémie. Plusieurs régions au pays voient une augmentation des nouvelles inscriptions, signe d'impatience chez les vendeurs. Au bout du compte, les inventaires bas et la demande en suspens suggèrent une augmentation des prix, qui sera toutefois limitée par la très forte détérioration de l'abordabilitéLien externe au site. , laquelle continuera de restreindre le nombre de nouveaux accédants à la propriété.

4. Pourquoi la Réserve fédérale (Fed) signale-t-elle moins de baisses de taux cette année?

La décision de la Fed cette semaine révèle une prudence malgré des statistiques encourageantes sur l'inflation. Seulement 8 des 19 membres du comité jugent opportun d'effectuer deux baisses de taux, la médiane des prévisions passant de deux baisses à une seule pour l'année. Cela indique que quelques bons rapports d'inflation ne suffisent pas à rassurer la Fed. La croissance des salaires devra battre en retraite pour lui donner confiance que la désinflation que l'on commence à voir dans les services sera appelée à se poursuivre. Bien que Jerome Powell minimise le risque de nouvelles hausses de taux, certains dirigeants sont récemment restés ouverts à l'idée. Malgré un mois de juin clairement sous le signe de la divergence des taux d'intérêt, le dollar canadien n'est pas trop malmené, affichant un recul de moins de 1 % depuis le début du mois. Malgré les craintes à l'égard de la divergence, nous jugeonsLien externe au site. que la a amplement de marge de manœuvre pour mettre en œuvre sa politique.

5. Contrairement à la , la Banque centrale européenne () a refusé de dévoiler ses intentions. Pourquoi?

La , prudente face aux incertitudes économiques et aux pressions inflationnistes, a revu à la hausse ses prévisions d'inflation et souligné que les progrès dans la lutte contre l'inflation étaient très inégaux parmi les pays membres. La croissance salariale demeure historiquement forte, contrairement aux signes de modération qui se sont manifestés au Canada. Il est difficile pour une banque centrale de détendre sa politique monétaire de manière décisive dans ce contexte. La suite des choses indique que la se retrouvera vraisemblablement quelque part entre la et la Fed quant au rythme de baisses de taux au second semestre de l'année.