10/31/2024 | Press release | Distributed by Public on 10/31/2024 08:19
Paris, le 31 octobre 2024 -Partenaire de la 9ème édition du Mois sans tabac, le Comité national contre le tabagisme (CNCT) rappelle que l'accompagnement des fumeurs est un enjeu de santé publique en France où la prévalence demeure particulièrement élevée.
Le gouvernement s'est engagé à parvenir à une génération sans tabac à l'horizon 2032, et l'accessibilité pour les fumeurs d'une prise en charge complète avec l'aide d'un professionnel de santé est primordiale pour parvenir à cet objectif, également rappelé dans le plan national de lutte contre le tabac 2023-2027.
Proposer de meilleures offres de sevrage tabagique
Avec 24,5% de fumeurs quotidiens en France, aider les gens à arrêter de fumer est une priorité essentielle de santé publique couplée à la prévention. Dans un contexte de difficultés financières du système de soins, aider à l'arrêt du tabac d'un fumeur permet non seulement de préserver des personnes de maladies chroniques et d'une mortalité prématurée mais cette démarche s'inscrit dans une optique de réduction des coûts de santé. En outre, aider les fumeurs les plus précaires à l'arrêt du tabac participe d'une réduction des inégalités en matière de santé.
La majorité des fumeurs souhaite arrêter mais seule une minorité y parvient sans prise en charge. Cette dernière par un professionnel de santé augmente de 70% les chances de réussite du sevrage. Ces professionnels ont donc un rôle essentiel à jouer dans l'incitation et le soutien à apporter aux fumeurs qui envisagent l'arrêt à plus ou moins long terme. Un plus grand nombre de professionnels de santé, en dehors des médecins, sont habilités à prescrire des traitements de substitution nicotinique : sage-femmes, chirurgiens-dentistes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes. Cependant ceux-ci demeurent encore trop peu formés à la prise en charge du sevrage tabagique ou ne se sentent pas pleinement légitimes, en capacité au niveau du temps et/ou reconnus pour le faire.
Certaines formations, à l'instar du projet FAST déployé dans la région du Grand Est, répondent au manque de temps de ces professionnels de santé tout en les guidant de manière pratique dans la prise en charge de leurs patients fumeurs. Gratuite, cette formation à distance d'une durée totale d'environ 3h, peut être suspendue et reprise à tout moment.
Les traitements efficaces pour l'arrêt du tabac existent
Le CNCT rappelle également que les traitements de substitution nicotiniques augmentent les chances de l'arrêt. Les traitements pharmacologiques reconnus efficaces et recommandés par l'OMS sont les substituts nicotiniques [formes cutanées (patchs), formes buccales (gommes, pastilles, inhalateurs, sprays), formes nasales (sprays)], ainsi que la varénicline, le bupropion et la cytisine.
Ces traitements, sur prescription, sont remboursés à hauteur de 65% en France. Les complémentaires Santé prennent en charge le ticket modérateur de ces médicaments.
Conçue sous la forme d'un défi collectif, le Mois sans tabac invite les fumeurs à arrêter de fumer durant les 30 jours de novembre. Maintenir l'arrêt du tabac durant tout un mois multiplie en effet par cinq la probabilité de parvenir à un résultat définitif, en particulier si le fumeur bénéficie d'une bonne prise en charge par un professionnel de santé.
Attention aux « méthodes alternatives »
Souhaitant capitaliser sur la détresse de certains fumeurs rencontrant des difficultés à arrêter, certains acteurs n'hésitent pas à mettre en avant des méthodes « miraculeuses » pour arrêter de fumer. La méthode de la « lasérothérapie » par exemple dont les publicités prolifèrent sur Internet. La technique promet d'être innovante et efficace à près de 85%, en utilisant un laser pour effacer entièrement la dépendance au tabac, en une seule séance d'environ heure. Selon l'OMS et Santé Publique France, c'est une technique sans preuve ni validité, pratiquée par des non-médecins et très coûteuse (200€ la séance).
Il n'existe pas de données probantes permettant de suggérer l'efficacité des méthodes alternatives (laser, thérapies traditionnelles, pleine conscience, acupuncture, hypnose, yoga, etc.). Ces dernières ne doivent pas détourner les fumeurs, désireux d'arrêter de fumer, d'une approche globale comprenant un soutien comportemental associé à une pharmacothérapie efficace.
Le professeur Yves Martinet, président du CNCT précise « la prise en charge du sevrage tabagique est une prise en charge d'une addiction majeure, qui se fait dans la durée et avec un accompagnement par un professionnel de santé sur plusieurs mois et des médicaments si besoin ».
L'arrêt du tabac, une mesure coût-efficace
La recherche démontre clairement l'efficacité et le rapport coût-efficacité de la promotion du sevrage tabagique par les professionnels de la santé et de l'intégration des traitements de sevrage tabagique dans les systèmes de soins de santé. L'aide au sevrage tabagique fait ainsi partie des interventions les mieux classés en termes d'impact sur la santé et de valeur économique (aux côtés de la vaccination infantile et l'utilisation quotidienne d'aspirine pour la prévention des maladies cardiovasculaires).
Le CNCT rappelle que l'accompagnement des fumeurs s'inscrit dans une stratégie d'ensemble de réduction du tabagisme. Celle-ci comprend l'augmentation du prix du tabac, des mesures réglementaires fortes et effectives (interdiction de vente aux mineurs, le développement de lieux sans tabac, la réglementation des produits pour les rendre moins attractifs…).